L'ère Edo s'étend du 17e au 19e siècle.
Pendant ces deux siècles, entre 1641 et 1853, le Japon s'est fermé au reste du monde : c'est le Sakoku (鎖国 : fermeture du pays)
Le pays est alors dirigé d'une main de fer par le shogunat Tokugawa, établi à Edo, la future Tokyo.
L'Empereur n'a plus aucun pouvoir et réside à Kyoto, capitale impériale.
Il demeure néanmoins le chef spirituel du pays.
Comme le fit Louis XIV en France, afin d'asseoir son pouvoir et affaiblir les seigneurs féodaux (les daimyos) le Shogun Tokugawa Ieyasu leur imposa, ainsi qu'à leur famille et leurs armées de samouraïs de venir résider une année sur deux à Edo, ce qui occasionna d'énormes mouvements incessants de personnes et de matériel !
Les daimyos partaient avec femmes, enfants et serviteurs, ainsi que tout leur meubles et matériel !....
Pour permettre tous ces déplacements, le shogunat a dû développer de nombreuses routes comme le Tokaidō et le Nakasendō.
Cette époque prendra fin avec la restauration du pouvoir impérial, en 1868, date à laquelle Edo prit le nom de Tokyo. C'est le début de l'ère Meiji (1868-1912).
La première auberge de Tsumago est reconnaissable à son "cheval panier" ou "cheval panier" géant (Magome !)
A moins que ce ne soit une enseigne d'une auberge dont la spécialité serait du sashimi de cheval (le fameux "basashi" que l'on trouve dans cette région et jusqu'à Matsumoto) !?
Les rues de Tsumago sont bordées d'habitations anciennes de gens plus ou moins riches, ainsi que des auberges pour voyageurs ordinaires (hatago 旅籠), tavernes, restaurants, échopes, boutiques, entrepôts de grossiste (Toiyaba 問屋) brasserie de saké, étables, écuries... et maisons closes.
Deux des plus anciens bâtiments sont les auberges pour gens ordinaires, auberges "rustiques de la montagne" :
la 上嵯峨屋 (Kami sagaya) "l'auberge du haut" et la 下嵯峨屋 (Shimo sagaya) : "l'auberge du bas", toutes deux datent du milieu du 18e.
La "Kami Sagaya" a été restaurée en 1969, et la "Shimo Sagaya" en 1968.
Ces auberges sont des 旅籠 木賃宿 (hatago kichin-yado) Le prix de la chambre était calculé sur le prix du bois (chauffage et nourriture), d'où le nom de 木賃宿 (arbre-salaire-auberge)
la 上嵯峨屋 (Kami saga-ya) dans la rue principale Terashita
La 下嵯峨屋 (Shimo-saga-ya) vers le Rocher Carpe
Dans le même esprit, Tsumago a construit et mis à disposition une très belle grande salle de repos ouverte et couverte pour permettre aux voyageurs de se reposer et de pique-niquer à l'abri de la pluie ou du soleil étouffant de l'été.
Les propriétaires les plus "fortunés" faisaient construire des grands murs de béton entre les maisons afin d'éviter un éventuel incendie de se propager.
Ci-dessous, on voit bien ces murs de protection (peints en blancs, à droite de la rue).
Toujours sur la photo ci-dessus,
on aperçoit sur la gauche
les deux piliers de pierre (sous le pin)
marquant l'entrée du Waki Honjin "Okuya"
(ou Honjin Okutani 本陣奥谷 )
Ce Waki-Honjin (relais annexe
par rapport au Honjin : relais principal)
est classé comme "Important Bien culturel"
depuis 2001
Le Waki-honjin Okuya, (auberge annexe au Honjin, réservée aux officiers, aux serviteurs du daimyo, aux "gens" des hauts fonctionnaires du shogunat ou des chefs de clan (Han), ou même de simples voyageurs fortunés), a été reconstruit en 1877, après qu'il eût été détruit par un incendie, par un ancien constructeur de château sous une dispense spéciale de l'empereur Meiji.
En effet la "Loi sur le Bois" interdisait alors toute construction nouvelle en bois.
On peut y admirer un beau jardin de mousse... et... pour l'anecdote, des toilettes construites spécialement pour l'empereur pour le cas où ce dernier viendrait à y séjourner. Ce qu'il ne fit jamais. Tout juste y prendra-t-il un thé, lors d'un de ses déplacements...
Au centre du village mais dans sa partie supérieure se trouve le Honjin.
Entièrement détruit il a été refait en 1995.
Rapidement, il nous faut songer à nous restaurer car il va bientôt être 14 heures ! Et nous avons malgré tout marché 8 kilomètres...
Le premier "restaurant de soba" fera l'affaire.
Il n'est pas facile à dénicher, tout semble fermé pour l'heure !
Heureusement il en reste au moins un d'ouvert et nous n'hésitons pas.
Et ne regrettons pas.
Le repas avalé nous repartons...
C'est ensuite vers le "quartier" du "Rocher Carpe" (鯉岩 koi iwa) que nous nous dirigeons. C'est le plus ancien quartier de Tsumago-juku.
Nous passons par les vestiges de ce qui fut le Masugata de Tsumago-juku.
Ici encore un moulin à eau...
C'est au même endroit stratégique (le masugata) que l'on découvre également l'immense panneau servant à afficher les textes et décrets du shogunat d'Edo : le Kosatsu (ou Kosatsuba).
Bien sûr les plaquettes sont récentes, mais les décrets eux-mêmes datent du 18ème siècle. Celui tout en haut date de la 7ème année du règne Meiwa (1770) et promet une belle récompense pour toute information concernant des "insurgés locaux".
Le rocher carpe (鯉岩 Koi-Iwa) ressemblait (vaguement) à une carpe selon un ancien livre intitulé "Famous Places of Kiso-ji " (1805)
Malheureusement, en 1891, un violent tremblement de terre fit rouler le rocher et l'endommagea. Sa "queue" est désormais sous terre et il ne subsiste de visible que sa "tête" (avec un air penché il faut bien l'avouer) qui repose sur les restes d'une "nageoire"
C'est dans ce "quartier", le long du Nakasendō, que l'on retrouve les plus anciennes maisons de Tsumago (1753/1761).
Beaucoup de ces maisons ont été restaurées dans leur état initial, notamment la "résidence Kumagai" 熊谷家住宅 (Kumayake jūtaku) une maison familiale construite au 19ème siècle et restaurée en 1973 et qui est désormais ouverte au public.
Outre les objets usuels et domestiques, on y touve également quelques outils et "machines".
Au pied du temple Rurisan Kōtokuji, dans le bâtiment bleu d'un ancien poste de Police du village de Tsumago datant de 1897, transformé en Centre d'information touristique depuis 1979, nous allons chercher notre "Certificat" de randonnée entre Magome et Tsumago.
On ne plaisante pas !
Le mien est en anglais, celui de ma fille en japonais.
Après avoir dégusé une glace à la châtaigne et avant de prendre le bus retour vers Magome (pour nous le dernier sera à 16 h42 le dîner à l'auberge étant à 18h.), nous allons visiter le temple Rurisan Kōtokuji qui domine le village.
Les quelques touristes de l'après-midi ont déserté les rues. Tout est calme et le soleil de cette fin d'après-midi pose sur les bois des murs et les tuiles des toits une belle lumière rasante...
Sites
- Kiso Valley Travel : Tsumago
Adresses
- Magome Tourist Office
Tel: 0264 59 2336 Hours: 9am-5pm
- Tsumago Tourist Office
215-2 Azuma, Nagiso-machi, Kiso-gun, Nagano 399-5302
Tel: 0264 57 3123 Hours: 9-5pm
Horaires et tarifs des bus entre Tsumago-Magome-Nagiso