A quelques mètres de la tateba-chaya, on peut pique-niquer à l'abri et dans un sympathique environnement.
Un peu à l'écart du chemin, et en suivant les indications du "gardien" de la tateba-chaya, nous découvrons, au bord d'un torrent canalisé et en escalier, en contrebas de la route gourdonnée (actuellement en réparation suite à un glissement de terrain) un cerisier pleureur "qui aurait plus de 600 ans", au tronc boursoufflé et un peu tort...
... ainsi qu'un petit autel dédié à une curieuse déité(e) qui pourrait être "la déesse miséricordieuse de la délivrance aisée de Ichikokutochi" (?) en raison des jouets déposés devant la statuette.
Mais d'autres "curiosités" sont posées là aussi... symboles de fertilité.
La route continue à tracer son entaille éclatante de lumière au coeur des plantations d'immenses et longilignes cyprès sombres.
Des "géants" rescapés de l'ère Edo, sont signalés plus loin.
Nous marchons d'un bon pas, nous lassant emproter par la route doucement en pente qui descend vers Tsumago.
La Nakasendō circule maintenant le long d'un ruisseau qui dégringole comme un cabri sauvage, des flancs des collines.
Les deux cascades sont tout proches.
Il faut sortir de la Nakasendō et suivre la route asphaltée et les pancartes sur moins d'une centaine de mètres.
Le bruit de l'eau s'intensifie...
C'est dabord la cascade "homme" Ō-Taki, qui précipite ses paquets d'eau bleutée, en voiles légers et épars, sur les rochers bruns et cubiques.
Un peu plus loin, Me-Taki la cascade "femme", plus mince, plus élancée, plus haute, plus légèrement vaporeuse.
Ces deux cascades servent de décors au roman "Miyamoto Musashi" (1937) du romancier Eiji Yoshikawa (1892-1962) qui met en scène le grand samouraï (rōnin - samouraï sans maître) Musashi Miyamoto (1584 ?-1645) et son grand amour Otsū.
Musashi Miyamoto est l'une des figures emblématiques du Japon, maître bushi, philosophe, calligraphe et peintre (sumi-e) reconnu... et le plus fameux escrimeur de l'histoire du pays !
Film de Hiroshi Inagaki (1954) "La légende de Musashi"
Peinture à l'encre appelée aussi suiboku-ga (image à l''eau et à l'encre). Mouvement de peinture japonaise originaire de Chine. Ce courant se caractérise par l’usage du lavis à l’encre noire, la prédominance du paysage comme sujet et la proximité avec la philosophie du bouddhisme Zen.