Otorii et sanctuaire d'Itsukushima (厳島)

Le débarquement est très rapide.

Nous suivons la foule qui se dirige vers le torii et le sanctuaire, portées par une douce euphorie et une émotion à peine contenue !

Le ciel est toujours changeant, passant d'un beau soleil à de brusques averses.

La marée est montante. Le *torii "flotte", suspendu entre deux mondes.

Et surprise !...Comme à Nara, des *cerfs (cervus sika nippon) se promènent dans toute la ville et dans les parcs. 

Daim de Miyajima
Daim de Miyajima

Echopes de souvenirs aussi diverses que variées et izakayas, bordent la promenade du débarcadère. 

Boutique de kimonos et armures
Boutique de kimonos et armures

Entre deux échoppes, nous apercevons les étages vermillons de la pagode Gojū-no-tō du temple Senjokaku

le Gojū-no-tō (pagode à cinq niveaux)
le Gojū-no-tō (pagode à cinq niveaux)

Petit rappel... Nous sommes sur un île, au bord de la mer...

Nous avançons vers le sanctuaire. Un nouveau ferry a déversé son flot de touristes, pendant que nous flanions et nous attardions un peu... La promenade passe sous un torii de pierre (Ishidorii) gardé par deux lions de bronze

Une rangée de lanternes de pierre borde la promenade du bord de mer.

Une soudaine averse brutale mais heureusement rapide détrempe le sable. 

Nous l'attendions, le savions là, faisions durer le plaisir de l'attente.

Symbole de Miyajima, silhouette connue dans le monde entier, il est là, devant nous, vermillon, presque orange, lumineux, marquant l'entrée maritime du sanctuaire flottant, la porte entre les deux mondes... 

Le Otorii flottant
Le Otorii flottant

Les nuages deviennent violets... le soleil court sur la surface de la mer, puis revient dispersant les nuées.

Les promeneurs du dimanche prennent l'air, contemplent et photographient. Comme nous. 

Un kayakiste passe même sous les imposantes piles et poutres de traverses du torii !

Au creux de la baie, abrité des vents et grandes eaux, s'étirent, tels des radeaux célestes, les longs toits de chaume, gris et noirs du sanctuaire shinto et ses galeries vermillon et blanches, juchées sur leurs pilotis.

 

La marée monte lentement, drainant dans son sillage d'algues, des oiseaux marins et de grands échassiers.

Le sanctuaire shinto d'Itsukushima, patrimoine mondial de l'UNESCO
Le sanctuaire shinto d'Itsukushima, patrimoine mondial de l'UNESCO
aigrette
aigrette

Ce sanctuaire de l’époque Heian, raconte plus de 1400 ans d’Histoire du Japon.

Le sanctuaire principal aurait été construit en 593 par Saeki Kuramoto.

 

On raconte que les déesses ont choisi cette île parce qu’elles cherchaient une baie fermée pour le sanctuaire. 

Le sancturaire d'Itsukushima est un exemple d’architecture rare et unique, le symbole de la Culture et de l’Histoire Japonaise qui se perpétue,

Mais soudain, notre attention est attirée par des allées et venues de prêtres et miko*  empressées... (voir note)

Miko
Miko
prêtre
prêtre

Alors que sur une jetée, une foule "endimanchée" se masse sous le regard curieux des spectateurs et photographes... C'est en apercevant une silhouette blanche que nous comprenons !

Un mariage traditionnel se prépare !

Et l'on s'affaire pour la photo officielle !

mariage shinto traditionnel
mariage shinto traditionnel

La mariée est ici coiffée du traditionnel tsunokakushi.

 

 

Il existe une autre coiffe traditionnelle : le watabōshi, sorte de capuchon de couleur blanche qui ressemble à une "coquille d'oeuf". 

 

(dessin : Purplish Ink)

Nous laissons les nouveaux époux à leur famille et amis et nous éloignons...

Nous quittons le rivage et partons vers les chemins aux pétales roses de la ville haute.

Quelques ruelles en pente nous emmènent rapidement vers les temples et les cerisiers en fleur !

La pagode Tahoto
La pagode Tahoto

Le sanctuaire d'Itsukushima est représenté dans la Biographie illustrée du moine itinérant Ippen (一遍上人絵伝, Ippen shōnin eden) : celle-ci est constituée d'un ensemble d’emaki (rouleaux narratifs peints) rapportant la vie d’Ippen (1234–1289), moine bouddhique fondateur de l’école amidiste Ji shū au Japon. 

Ippen arrivant au sanctuaire d’Itsukushima-jinja à Miyajima où les jeunes filles de l’île dansent en son honneur au centre ; on distingue à droite le célèbre torii flottant. Rouleau X, section 2.
Ippen arrivant au sanctuaire d’Itsukushima-jinja à Miyajima où les jeunes filles de l’île dansent en son honneur au centre ; on distingue à droite le célèbre torii flottant. Rouleau X, section 2.

Notes

*Le Torii flottant : Fiche technique

 

Hauteur globale :16,6 m

Poids : 60 tonnes

Hauteur des piliers principaux : 13,4m

Circonférence des piliers principaux : 9,9m

Poutre de traverse : 24,2m

Matériaux :

- Piliers principaux : bois de camphrier de 500 à 600 ans d’âge (le bois de camphrier résiste bien à la moisissure et aux insectes)

- Petits piliers : cèdre

- Toit : écorce de cyprès Japonais

Style architectural : « Ryobu » (4 piliers supplémentaires qui lui servent de support). 

Ce style aurait été adopté en 1547, lors de l’une de ses reconstructions.

Distance du Sanctuaire d’Itsukushima

à 212,7m du Haiden (le pavillon principal)

à 173,4 m du Hitasaki (la lanterne frontale du Sanctuaire)

Date de construction : Le Torii actuel a été construit en 1875. C’est sa 8ème reconstruction.

Source : "Japon" (Ore giapponesi) de Fosco Maraini - editions Arthaud     (1960  - réédition 1969)
Source : "Japon" (Ore giapponesi) de Fosco Maraini - editions Arthaud (1960 - réédition 1969)

*Le sanctuaire d'itsukushima : tous les détails A LIRE ICI 

 

Video "le sanctuaire d'Itsukushima"

 

*Miko

Les miko (巫女) sont de jeunes femmes au service d'un sanctuaire shintoïste. 

Le costume traditionnel des miko est le chihaya, consistant en un hakama rouge écarlate, un haut de kimono blanc à larges manches (souvent orné de rouge), et des tabi. Parfois, dans certains sanctuaires, on trouve des miko portant d'autres couleurs. Il est également fréquent que les miko portent des rubans dans les cheveux ou d'autres ornements, généralement blancs ou rouges.