Nous revenons sur la Nakasendō, qui traverse peu après le hameau de Kudaritani, qui a su préserver quelques-unes de ses plus anciennes maisons (milieu du XVIIe).
Enfin, entre les pins apparaît le plus ancien tronçon conservé et parfaitement en état de la Nkasendō telle qu'à l'ère Edo ! Elle sinue telle un serpent à grosses écailles...
En ce temps-là, la Nakasendō n'était pas une simple promenade pour touristes en quête d'histoire et de tradition...
Le long de cette rude montée (surtout pour les voyageurs qui venaient de Tsumago) un humble et unique "ishibotoke" (pierre sculptée d'une déité bouddhique, ici le Kannon Gyutou (ou Batō Kannon).
C'est la forme irritée d'Avalokiteshvara. Il est représenté avec une tête de cheval, ou, le plus souvent avec une tête normale, surmontée d'une tête de cheval. Il peut avoir 2, 4 ou 6 bras. C'est le protecteur du règne animal et sa vénération sur le parcours du Kisoji, est lié au respect dû aux bêtes de somme, boeufs et petits chevaux noirs, que l'on utilisait pour transporter de lourdes charges dans des pentes escarpées, et qui moururent d'épuisement sur la Nakasendō.
Nous arrivons ainsi dans la vallée et les premières maisons du hameau de Ōtsumago (un avant-poste de Tsumago).
Une petite taverne-restaurant propose... des soba.
A côté d'un moulin miniature, un tanuki en yukata accueille le client.
Nous sommes tentées... mais finalement tiendrons jusqu'à Tsumago-juku !
Tranquillement assis, nous tournant ostensiblement le dos, un akita se chauffe au soleil et nous ignore superbement !
Et des * koinobori que le vent fait flotter pour notre plus grand plaisir !
Et des poissons rouges glissant doucement dans le calme d'une petite mare.
Somnolant entre deux maisons, dans un ruban de soleil doré, un bel akita ne lèvera pas la tête.
Tout est parfaitment calme.
Et plus loin encore le sympathique bric à brac devant l'auberge (minshuku) "Maruya" 丸屋 (construite en 1789), dont le propriétaire M. Fujiwara "offre" (moyennant une certaine somme entre 55 et 60€/pers) un authentique et traditionnel gîte et couvert.
Près des jardins et des maisons, des forêts de bambous vert tendre frissonnent au fil du vent et de l'eau.
Et plus loin, au pied de la montagne et sous les fleurs des cerisiers, un cimetière...
Nous voici presque arrivés à notre destination du jour : Tsumago-juku, après avoir franchi -non sans une certaine fierté- les montagnes par l'ancienne route de la Nakasendō !
Une taverne (je suppose) et son cheval de paille (en référence à Magome : le cheval panier, sans doute).
* Koinobori (鯉幟), "banderole de carpe"
Ce sont des manches à air en forme de carpe koï rsymbolisant la force et la persévérance, que l'on hisse pour célébrer Kodomo no hi 子供の日 (anciennement Tango no sekku) : le "jour des enfants", évènement traditionnel qui est désormais une fête nationale. Elle célèbre les enfants, et plus particulièrement les garçons, dans tout le Japon et est entourée de nombreux rites et symboles.
Les filles ont leur propre fête le 3 mars, pour Hina Matsuri (ひな祭り), la fête des poupées.