Le nom officiel utilisé par les japonais de cette route ancienne, longue de 540 km, est : Nakasendō (route du centre de la montagne, ou route entre les montagnes), mais on trouve également le nom de Kisokaidō pour désigner cette route.
En effet toute la partie centrale reprend le tracé d'une plus ancienne route appelée Kisoji. Celle-ci suit le tracé de la rivière Kiso.
C’est aussi sous le nom de Kisokaidō que la première série d’estampes de Utagawa Hiroshige et Keisai Eisen, dépeignant la route sur la totalité de son tracé, est connue.
木曾街道六十九次, Kiso Kaidō Rokujūkyū-tsugi
Au cours de la période Edo, plusieurs tronçons de routes anciennes ont été réunis et l'on a officiellement nommé cette route Nakasendō.
On pouvait alors l'écrire de deux manières, 中山道 et 中仙道, (prononciation identique) mais le Shogunat Tokugawa finit par fixer 中山道 comme graphie officielle en 1716.
Source : Kisokaïdo
Dans notre quête d'un séjour "traditionnel" nous avons choisi de passer du temps sur le Nakasendō (中山道) cette ancienne route de l'ère Edo reliant Edo (Tōkyō) à Kyotō, en passant par la montagne, (par oppostition au Tokaidō, qui longeait la mer).
中 Naka : ce qui est au centre, au milieu, à l'intérieur
山 yama (mais aussi "sans" ou "sen") : montagne
道 dō (ou michi) : route, voie, chemin
La durée indiquée par Google (1h59) est "fantaisiste" ou pour le moins donnée pour de bons et solides marcheurs...
Il faut compter au moins une heure de plus, en marchant bien.
Et plus encore pour de simples promeneuses comme nous !
Nous partons de notre auberge de Kyōto peu avant 9 h, plus tôt que prévu en fait. C'est le seul moment où nous avons vu le papa-propriétaire nous décocher un pâle sourire...
Nous achetons dans la gare de Kyōto un assortiment de délicieux Donuts... que nous dévorerons dégusterons ^_~ avec café et thé au lait chauds achetés au distributeur.
Notre Shinkansen (Hikari 462) est à 9 h 56.
Première étape : Nagoya...
d'où nous devons prendre...
une correspondance pour Nakatsugawa.
A Nagoya, où nous arrivons à 10 h 33, nous aurions pu prendre le Limited Express Wide View SHINANO 9 (voitures à places réservées) mais il n'était pas encore annoncé en gare et je n'avais pas relevé ses horaires (rhôôô :/ )
Trop contentes de trouver une correspondance immédiate pour Nakatsugawa (中津川), sur la Chūō Line, nous n'avons toutefois pas hésité une seconde et avons sauté dans le train local de 10 h 46,
le JR Chuo Line Rapid. (中央線快速 Chūō-sen kaisoku)
Le problème c'est que notre "train rapide" s'avère vite être plutôt un petit tortillard qui s'arrête à toutes les gares. Il a mis une demi-heure de plus que le Shinano... que nous avons vu, par la suite, nous doubler... !
Mais qu'importe. Nous avons voyagé avec des ouvriers, des "ménagères de moins ou plus de cinquantes ans", des papis et mamis, et des écoliers. De "petites gens". Et c'est agréable.
Aucun touriste. Aucun gaijin.
Au final nous n'avons pas raté notre bus pour Magome (Kita-ena bus : ¥540 - trajet : 25 mn) : correspondance à la gare de Nakatsugawa.
C'était l'essentiel.
Au cours de la période Edo, il y avait cinq routes qui reliaient Edo (aujourd'hui Tokyo) et les régions périphériques. La Nakasendō faisait le lien entre Edo et Kyoto, et traversait le centre du Japon. Il y avait 69 relais (stations) et Magome-juku était le 43e.
Une balade à Magome-juku vous transporte 300 ans en arrière, à l'ère Edo.
La région est connue internationalement comme un lieu qui a su conserver l'atmosphère particulière de ces anciens * postes ou relais japonais.
On peut faire la distance (8 km) à pied facilement sur une partie encore bien conservée de la Nakasendō de Magome-juku à Tsumago-juku.
Le long du Gokaidō (les 5 routes de la période Edo) des relais, ou stations 宿 (les shukuba 宿場) avaient été disposés.
Les voyageurs pouvaient s'y reposer au cours de leur voyage à travers le pays.
Dans ces 宿場 shukuba on trouvait les * honjins des fonctionnaires du gouvernement,
Magome-juku était la 43e des 69 stations que comptait la route de la Nakasendō (中山道 Route de la Montagne du Centre) nom officiellement fixé en 1716.
La route qui longe la vallée du Kiso, la Kiso Kaidō, fait partie de la Nakasendō.
Le Kisoji (le chemin de Kiso) est la partie de la Nakasendō qui longe la vallée de la rivière Kiso. Il comptait onze stations dont Magome-juku et Tsumago-juku
Sur le Kisoji un autre village-station mérite grandement le détour de par son exceptionnelle préservation : Narai-juku 奈良井宿 (34e étape sur les 69 et 2e sur le Kisoji)
À l’époque d'Edo (1603-1868) on estimait qu'un voyageur parcourait à pied, en moyenne 35 km par jour. Il faisait étape dans l'une de ces stations dans lesquels se trouvent nombre d'auberges traditionnelles qui accueillaient et accueillent toujours les voyageurs.
Les 69 Stations du Kiso Kaidō sont une série d'estampes japonaises (ukiyo-e) créées par Utagawa Hiroshige et Keisai Eisen entre 1834-1835 et 1842.
Cette série représente l'ensemble des étapes de la grande route de Kiso Kaidō, allant d'Edo (Tōkyō), où réside alors le shogun, à Kyōto, où réside l'empereur.
Les 69 stations du Kiso Kaidō : La série d'estampes (ukiyo-e) de Hiroshige
La terminaison -shuku ou -juku (宿) désigne un poteau, ou un relais
(station), sur une des 5 routes traditionnelle (Gokaidō) dans le Japon ancien.
On les nomme également 宿場 shukuba ou encore 宿駅 shukueki.
Honjin (本陣) désigne une auberge destinée aux fonctionnaires du gouvernement lorsqu'ils voyageaient sur les grand'routes du Japon, et généralement située dans les relais (shukuba) à la fin de l'ère Edo.
Initialement les honjin étaient des lieux d'où les généraux dirigeaient les batailles. Plus tard ils furent
transformés en logements temporaires pour les Daimyō (大名 puissant gouverneur féodal représentant du général d'armée ou Shōgun 将軍) y compris les gardes officiels du Daimyō ou du Shōgun (les Hatamoto) ou
les Monzeki (門跡) prêtres bouddhistes issus d'une lignée aristocratique, voire impériale.
Les voyageurs ordinaires n'étaient pas autorisés à séjourner dans les honjin, et ceci, quelle que soit leur situation de fortune.
En revanche ceux-ci pouvaient résider dans les Waki-Honjin
Waki-Honjin dans un relais (shuku) parfois jusqu'à une dizaine, selon l'importance ou la situation du relais.