Nous repartons à pied du château, plein sud, en flânant et un peu au hasard, mais tout droit... le long de la Daymiocho-Dōri.

La ville de Matsumoto est proprette, prospère et pimpante : serait-ce la proximité des montagnes et l'air transparent et frais d'altitude ?

Nos pas nous ont dirigées tout droit vers la rue Nawate, la Nawate-Dōri (ce qui signifie en gros : une berge de rivière aussi large qu'une...corde) qui suit la rive nord de la rivière Metoba (Metoba-Gawa) et qui marquait autrefois la délimitation entre les quartiers seigneuriaux et la ville elle-même. 

Nous entrons par l'ouest dans Nawate, juste après avoir traversé le pont Sensai-Bashi : un poste de police (le Ōte Police Box) fait angle à gauche, et à droite c'est une horloge, un poteau indicateur en forme de crayon et une grande statue très colorée de trois grenouilles, dont deux très impressionnantes, sont en tenue et katanas de samouraïs  !

Cette statue, transportable (appelée Gama Samuraï (がまざむらい) ou Gamazamurai - les samouraïs crapaud)est en fibre de verre (un peu en mauvais état !...) et a été réalisée par les étudiants de l'Université d'Arts de Tokyo.

Nawate-Dōri, c'est une rue commerçante à l'ancienne, pavée de blanc, où il fait bon se promener : bordée de petits restaurants de soba, de fleuristes, de fruits et légumes, de senbeï (sorte de crackers) de pâtisseries et boulangeries (on y a même vu des "baguettes" de pain !) ;

on y trouve aussi des izakayas, des cafés (le caffe & COO bar, et le sweet Café) avec des tables dehors (ce qui est rare au Japon)... des boutiques de kimonos d'occasion... des librairies, bouquinistes et brocantes !

Ah.... si elles n'avaient pas été aussi lourdes ces théières...

A côté d'un petit pont tout blanc et en arc de cercle, de drôles de "kaeru" rondes comme des.. théières !

Beaucoup de fleurs et d'arbustes bordent la rue, les tables sont sorties, les étals débordent un peu : mais seulement jusqu'à la ligne grise sur le sol... Un petit désordre savamment organisé... au millimètre (on est au Japon quand même)!

Il y a même un petit "sanctuaire" dédié au kaeru : le Kaeru-Daimyojin.

Une visite au "temple de la grenouille", et une plaquette de bois déposée avec son vœu inscrit dessus et l'on obtient (???) la réalisation de tout ce que l'on peut souhaiter.

Voir le site de Nawate

Et la représentation en pierre sculptée et polie, de ces deux grenouilles, qui figurent sur le "rideau" violet, l'une portant sa feuille en guise de parapluie (ou parasol) et l'autre lisant tout en transportant son fagot de bûches. 

La rue est si jolie et la balade si agréable nous en oublierions presque notre petit estomac qui crie famine !... Mais c'est sans compter sur un subtil fumet de gaufre chaude qui s'échappe d'une boutique...

Nous découvrons au coin d'une rue une échoppe du nom de Yazawa Taiyaki qui propose des taiyaki (たいやき - daurades cuites !) Ce nom leur vient de leur forme, car ce sont bien des sortes de gaufres et non des poissons !

Ni une ni deux, nous prenons chacune un taiyaki bien chaud.

Le mien est fourré d'anko (pâte de haricot rouge), et nous nous installons à la petite table sur le "trottoir". Un délice !

C'est ainsi que nous voyons passer devant nous ce monsieur finlandais avec son garçon... que nous avions vus à la soirée "chant et danse du Kiso" à l'auberge de Magome... Le monde est donc petit. Si petit même que nous les reverrons le soir même à l'auberge Matsukaze Ryokan !

Un brin rassasiées, nous quittons Nawate Dōri et traversons la rivière sur un de ces petits ponts arrondis.

Nous avons encore pas mal marché, le long de Nakamachi-Dori (中町通り) et ses maisons et entrepôts traditionnels blancs et noirs, vu une étrange librairie au toit façonné comme le château du Corbeau...

C'était notre dernier soir avant de regagner la capitale.

Nous nous sommes laissé imprégner par le calme et la tranquillité de Matsumoto et du soir qui tombait et avons oublié de prendre des photos !

Sauf cette plaque d'égout coloré qui représente des "temari" une spécialité artisanale de la région.

Trop fatiguées ce soir pour repartir à la recherche d'un restaurant, nous avons fait quelques courses au Kombini le plus proche de l'auberge.

Sur la petite table de notre chambre nous avons mangé et bu : salades, edamame, onigiri, thé vert... et une brique de sake... De quoi bien se sustenter et... bien dormir !

Puis nous avons rangé.

Tout est redevenu calme.

Dernier bain très chaud dans le ofuro de l'auberge...

Les valises sont faites...

La nuit est là.

Parfum d'herbe et de foin des tatamis neufs

Un vieil étang

Une grenouille saute

Des sons d’eau

Basho