Le château de Matsumoto date du XVIème siècle (prériode Sengoku). Il fut un des rares châteaux du Japon à être construit non sur une hauteur, mais en plaine.
C'est un * hirajiro (平城 ).
Un hirajiro se sert des éléments naturels des plaines et vallées tels les rivières et marais comme principaux éléments défensifs, mais surtout, on y ajoute des éléments artificiels tels les douves et fossés (triple douves pour Matsumoto) et les "musha-gaeshi" (murailles en pierre, incurvées, rendant l'escalade difficile, voire impossible).
On doit à Ishikawa Norimasa et Ishikawa Yasunaga, la construction (1593/94) des trois tours principales (le donjon et les deux tourelles, y compris le passage couvert, le "watari yagura").
Il fit également ériger le Honmaru-Goten (la résidence principale) et le Nino-maru-Goten (la résidence dans l'aile secondaire), le Taiko-Mon (portail du tambour), le Kuro-Mon (portail noir), et le fossé (appelé hori). Il bâtit ensuite l'infrastructure de la ville de Matsumoto.
LES YAGURA - tourelles
1) Le tsukimi yagura (11,1 m de haut) : la tourelle pour regarder la lune.
Construite en temps de paix pendant l'ère Kan'ei (1624-1644)- période Edo.
elle est classé "Trésor National" depuis 1952
Cette salle est complètement ouverte au nord, est et sud, lorsque l'on pousse les volets coulissants. Elle est entourée d'une sorte de balcon laqué en rouge vermillion et son plafond intérieur a la forme d'une coque de navire renversée.
2) Tatsumi-tsuke-yagura (14,7 m de haut) : la tourelle de l'aile sud
Au sud-est du "Tenshu" (donjon) elle a été construite en même temps que le Tsukimi Yagura à l'époque Edo sous l'ère Kan'ei 寛永 (1624-1644).
classé "Trésor National" en 1952
5) : Watari-Yagura (12 m) La tourelle de liaison
Le Watari-yagura est un passage couvert, une tourelle de liaison, à l'étage, entre le donjon (Tenshu) et le Kotenshu (Inui Kotenshu : tourelle Nord-Est). Il est situé au-dessus de la porte principale (Ōte-guchii ou Oote-Guchi) barricadée par une lourde et épaisse porte.
3) LE DONJON (tenshu)
Le Tenshu : la plus haute des tours. Il est composé de 5 étages (6 en réalité car il comporte un étage caché, et mesure 29,4 mètres de haut.
Dans le Tenshu... Un étage mystérieux
il existe un étage caché dans le donjon (tenshu) du château.
Si depuis l'extérieur on ne compte que 5 étages, on se rend compte une fois à l'intérieur qu'il existe en fait un étage plutôt bas de plafond, sombre car sans fenêtre visible, donc non apparent depuis l'extérieur, entre le 2ème et 3ème étage.
Ce niveau caché permettait aux samouraïs de se réunir et se concerter pour élaborer de nouvelles stratégies en cas d'attaque, à l'abri des regards et de l'extérieur.
Outre cette technique stratégique, il existe également dans le Tenshu des... protections : les "Yōkaï" !
Et des yōkai :
Au sommet du Tenshu et à chaque extrémité du toit les deux shachi-hoko en bronze sont là pour protéger le château des incendies.
En effet les shachi-hoko, "carpe-tigre" sont des yōkai (créature surnaturelle puissante) qui ont le pouvoir de contrôler la pluie.
4) LES PIGNONS (hafu)
a) Le type : Chidōri-Hafu 千鳥破風
Terme architectural désignant un pignon triangulaire (avec ou sans lucarne) donnant sur un toit en pente douce.
6) LE PETIT DONJON Inui-Kotenshu (16,8 m)
Le petit Donjon de l'aile Nord-Ouest possède trois niveaux, de nombreux "sama" et "ishi-otoshi" (voir ci-après)
LES OUVERTURES DEFENSIVES
Les SAMA
Dans le passage couvert, Watari-Yagura, on distingue les sama : ouvertures caractéristiques, équivalent de nos meurtrières et archères :
- les yasama (ou yazama) destinées aux tirs des archers (rectangulaires et plus hautes) :
- les tepposama (ou teppozama) et des arquebusiers (ici triangulaires).
On trouve également de grandes ouvertures cachées par des panneaux de bois pouvant être soulevés et également protégées par de larges barreaux de bois (les "fenêtres grill")
Les ISHI-OTOSHI 石落
Ce sont des ouverture pratiquée à la base de "murs" en bois ou sous des avancés de toits, permettant de jeter des pierres sur les assaillants (nos machicoulis)
De plus le château lui-même est construit sur des musha-gaeshi 武者返し (murs en pierre de forme courbe pour repousser les guerriers).
NB : les mushagaeshi désignent également des * patisseries de la Préfecture de Kunamoto où se trouve également un château du même type, le 3e plus ancien avec Matsumoto-jō et celui de Himeji.
Kunamoto possède le troisième plus beau château du Japon, avec le château de Himeji et le château de Matsumoto
* Onna-Bugeisha : femme combattante
De nombreuses épouses, veuves, filles, et rebelles répondaient à l'appel du devoir en s'engageant dans la bataille, généralement aux côtés de samouraïs. Elles étaient membres de la classe bushi et étaient formées aux armes dans le but de protéger leur maison, leur famille, et leur honneur en temps de guerre. Elles contrastaient avec le rôle traditionnel d'"épouses au foyer" des femmes japonaises.
Il en fut ainsi de Tomoe Gozen (巴 御前), littéralement Dame Tomoe, (1161?-1184 ou 1247?) qui fut l'une de ces rares Onna-Bugeisha.
Epouse de Minamoto no Yoshinaka du clan Minamoto, elle aida son mari à se défendre contre les armées de son cousin, Minamoto no Yoritomo.
* Classification des châteaux japonais suivant leur lieu de construction :
Construction :
Les plans initiaux du futur château étaient transposés sur le sol grâce à des cordes symbolisant les différents édifices. Cette technique, (nawabari = territoire), permettait au Daimyo de visualiser la construction sur site.
Les travaux pouvaient ensuite commencer. La première étape consistait, généralement, à creuser les douves, la terre extraite servant à créer les remblais sur lesquels venaient se poser les bâtiments.
Les musha-gaeshi servaient de fondations et étaient également utilisées pour les enceintes (la principale, celle où se trouve le donjon (tenshu), se nomme hon maru)
Les Yagura sont les tours et tourelles.
Les Mon désignent les portes et sont souvent doubles et en quinconce : dans ce cas c'est un Masugata (voir Magome Juku)
Le tenshu dispose de fenêtres défensives (musha mado) et des petites trappes, (ishiotoshi), sur des avancées de bois permettant de jeter rochers ou eau bouillante sur les assaillants (l'équivalent de nos mâchicoulis)
(sources : http://www.baladedusakura.com/dessine-moi-un-chateau)
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