Une fois nos valises posées à notre auberge Matsukaze Ryokan, nous filons en direction de la gare pour nous restaurer d'un bol de ramen ou d'un curry.
Nous optons donc pour le premier "ramen & curry" venu : nous avons faim.
Le petit déjeuner pourtant copieux de l'auberge de Magome est loin... loin... loin...
Et - bien sûr - nous avons soif : une bonne petite Asahi bien fraîche nous redonne un franc sourire !
Il n'y a plus qu'à attendre le bus (un Town Sneaker) direction le château.
Nous l'attendons plus de vingt minutes, une première au Japon ce retard !
Nous en comprendrons vite la raison : de très gros embouteillages en ville. Mais la raison des embouteillages restent un mystère.
Nous finissons par atteindre le château avec plus de demi-heure de retard. Mais qu'importe. Nous ne sommes pas pressées.
En fait, nous nous rendons compte, mais un peu tard, que nous aurions pu tout aussi bien nous y rendre tranquillement à pied.
Et ce, sans trop de fatigue car, Matsumoto-Jō n'est pas bâti sur un sommet comme je l'avais pensé, mais en plaine. C'est un hirajiro (平城)...
La foule se presse.
Nous longeons les douves en direction du Taikō-mon (2) : la porte d'entrée dite du tambour.
Le Taikō-Mon, porte du Tambour est située à l'est de l'enceinte du château.
Elle referme le tambour (un *Taikō) qui, à l'instar de nos cloches d'église, donnait l'heure mais servait également à donner l'alerte.
Ce portail a été construit en 1595, 4ème année de l'ère Bunroku, par Ishikawa Yasunaga du clan des Ishikawa.
Le portail du Taikō-Mon se compose en fait de deux portes : C'est un *masugata.
Une porte extérieure dite "Kōrai Mon", ou Ichi-no Mon 一の門 (la première porte)
Et une porte intérieure appelée "yagura-Mon", plus grande, plus solide appelée aussi Ni-no-Mon 二の門 (la seconde porte).
On peut voir dans la muraille encadrant la porte intérieure un "pilier" monolithique (une pierre plantée) appelé la pierre "Gemba" 玄蕃石
Elle porte en fait le surnom du seigneur Ishikawa Yasunaga (le fils de Ishikawa Kazumasa) qui fit édifier ces portes ainsi que la plus grande partie du château.
On distingue également dans la partie sombre en bois, au-dessus de la porte de petites ouvertures triangulaires ou rectangulaires destinés aux tirs des archers et des arquebusiers, appelées "ya-sama"
Le Taikō-Mon comporte 2 niveaux.
Il a été mis à bas à l'ère Meiji en 1872, à l'époque où de nombreux châteaux ont été vendus et démantelés servant de "carrière" (comme ce fut le cas en France à partir de 1793).
Il a été reconstruit à l'identique en 1999.
Nous poursuivons en direction de la porte suivante : le Kuro-mon, le portail noir du hon-maru (enceinte principale).
A peine le masugata du Taikō-mon franchi, nous nous retrouvons face à un mur défensif et sa tourelle. Au loin, on devine les toits en forme d'ailes du donjon (le Tenshu).
La deuxième série de douves est franchie par un pont qui s'ouvre sur le portail noir du Sud : le Kuro-mon (3) sur le plan ci-dessus.
La file d'attente s'est allongée !
Cette première porte (Kōrai Mon) du Kuro-mon a été reconstituée pendant la 35ème année de l'ère Showa (1960)
La construction du masugata du Kuro-mon a commencé en 1590.
Comme le Taikō-Mon il sera démantelé à l'ère Meiji.
La première porte (Kōrai Mon) extérieure du Kuro-mon passée, on se retrouve à l'intérieur du masugata.
C'est là que se trouve la "guérite" (à gauche sur la photo) où l'on achète le billet de la visite... et où le temps d'attente est indiqué.
Pour nous ce sera 45 minutes...!
En 1990 (2ème année de l'ère Heisei), la seconde porte (porte intérieure) du masugata du Kuro-mon a été reconstruite à l'identique selon des plans et dessins retrouvés dans les archives de la ville.
Le hon-maru (enceinte principale) franchie nous voici dans le parc, devant le château.
Sur les pelouses sont figurées les anciennes résidences seigneuriales principales (puisque le Château avait essentiellement un but militaire) le "hon-Maru Goten" que l'ère Meiji ou les incendies (?) ont démantelées et dont il ne reste plus que les fantômes... marqués sur les pelouses.
Après notre laps d'attente tel qu'indiqué à l'entrée... Nous arrivons au pied du Tenshu, devant la porte d'entrée (Ōte-guchi)
Nous mettons à profit la demi-heure d'attente pour observer les détails architecturaux du donjon secondaire de l'aile Nord (le Inui-Kotenshu).
Sur le petit donjon (le Inui-Kotenshu) nous avons tout le loisir d'observer les "ishi-otoshi" ces ouvertures cachées, pratiquées soit à la base des murs en bois soit sous les avancés des toits permettant de jeter pierres et huile chaude sur les assaillants qui tentaient de grimper sur les murs obliques en pierre, les "musha-gaeshi" (repousse guerriers)
Nous approchons enfin de l'entrée, attendant, comme il se doit, sagement notre tour.
A SUIVRE
SITES
Il est construit comme une "boîte" quadrangulaire et comportant deux portes, non alignées mais en quinconce, et fermées par des murs créant une enceinte fermée.
Le but était de prendre au piège tout ennemi qui tentait de pénétrer dans le château.
Une fois pris dans cette "nasse" il devenait de fait, vulnérable.
La taille moyenne d'un Masugata était d'environ 9 mètres sur 14,5 mètres.
Taikō (太鼓) veut dire tambour.
La pratique du Taikō fait appel à un travail corporel tel qu'on le retrouve dans la pratique des arts martiaux traditionnels.
Pour produire le "bon son" le corps doit trouver un bon ancrage au sol ainsi qu'une stabilité du bassin qui permet d'accéder à la souplesse, au silence intérieur et à la joie profonde que procure cette pratique.