Nous voici prêtes à embarquer dans une des petites nacelles du téléphérique qui relie la "gare" de Momijidani à la station de Kayatani, d'où nous comprenons qu'il nous faudra prendre la "correspondance" et embarquer dans une plus grosse nacelle vers l'observatoire de Shi Shi Wa.
Le sommet du Mont Msen est encore plus loin... et plus haut.
Le monsieur chargé de nous faire embarquer choisit de nous mettre seules. Juste nous deux : parfait !!!
Le "décollage" est impressionnant et nous sommes diablement secouées ce qui provoque une "légère" inquiétude chez ma fille et une hilarité (nerveuse !) chez moi...
Mais très vite nous oublions notre frayeur pour nous focaliser sur le paysage qui s'ouvre à nos pieds.
Les petites nacelles volent littéralement au-dessus d'une forêt primaire dense.
Le vert s'y décline sous toutes ses nuances allant du presque jaune au presque orange !
La *forêt primaire de Miyajima a été préservée intacte. Reconnue comme un musée botanique naturel, elle a été classée comme Monument Naturel en 1929 et au Patrimoine Mondial en 1996.
En quelques minutes, les légères capsules "atterrissent" à la station de Kayatani où nous attend une plus grosse nacelle pouvant emporter une quinzaine de passagers.
Nous attendons donc les arrivants "d'en bas" afin de remplir le wagonnet.
C'est un groupe de chinois qui nous envahit...
La nacelle s'ébranle et entame la montée vers la station de Shishiwa.
Toujours la forêt primaire mais la vue s'ouvre maintenant sur la mer intérieure de Seto et ses nombreuses îles ! Le ciel est changeant, parfois très clair, parsemé de nuages blancs et floconneux, puis soudain assombri par le filtre d'une brume bleue, comme une fine poussière, presque violette...
Dix petites minutes et nous voici arrivées à la station et l'observatoire de "Shi Shii Wa" : un large horizon s'ouvre sur la mer intérieur de Seto ses îles et îlots
Nous ne sommes pas au sommet du Mont Misen mais la vue est saisissante. Presque... méditerranénenne, faite de plages de sable blancs et de pins noirs.
Mais il fait bien froid et le vent est fou !
L'après-midi est déjà trop avancée pour effectuer l'ascension jusqu'au sommet du Mont Misen (et en revenir). D'autant que nous avons prévu de redescendre à pied en suivant la rivière Momiji, par la forêt primaire et nous savons que cela nous prendra environ 1 heure et demie au bas mot.
Deux heures si nous "traînons".
Et nous avons l'intention... de traîner.
Avant cette randonnée nous achetons du thé chaud au distributeur de boissons de la station du téléphérique, puis nous partons sur le sentier, direction le Mont Misen pendant quelques centaines de mètres, puis bifurcation vers le parc de Momijidani.
Le long du chemin des grottes abritent quelques toutes petites statuettes qui veilleront sur notre parcours, moyennant quelques piècettes.... a moins qu'elles ne se rient de nous (?)
Le chemin suit la rivière Momiji et est très bien balisé et entretenu... mais que de marches !
J'ai une pensée émue pour les marcheurs que nous croisons...
Les avertissements bien "kawaï"... pour des rencontres qui pourraient l'être moins...
Des "vipères" donc (ou en tout cas des serpents venimeux), des abeilles (et probablement des guêpes et bourdons) mais aussi des glissades possibles si le sol est mouillé.
Et bien sûr, comme il a pas mal plu... l'avertissement est utile.
Ce qui ne m'empêchera nullement de me retrouver par terre un peu plus loin ! C'est sans doute parce que je n'ai pas versé mon obole au kami en terre rouge de la grotte....
Heureusement plus de peur que de mal : sinon ma fille aurait dû me porter sur son dos ce qui n'aurait évidemment pas été possible !!! ^_~
Nous redoublons donc de prudence, après cette chute en guise d'avertissement.
Le sentier est large désormais et presque plat et enjambe la rivière Momijidani.
Alors que le soir tombe, les premières maisons et ryokans de Miyajima apparaissent, et les cerfs sika se font plus nombreux.
Dans un bassin moussu, des carpes koi tournent en rond...
Le soir tombe rapidement sur Momijidani ! Nous poursuivons notre descente jusqu'au rivage.
*Le téléphérique de Miyajima est unique au Japon : le premier tronçon est composé d'un téléphérique à mouvement unidirectionnel continu et d'un téléphérique double voie à va-et-vient pour le second tronçon.
Une forêt primaire, est couramment appelée : forêt vierge. C'est une forêt intacte (ou originelle) qui n'a donc jamais été ni exploitée, ni fragmentée ni manifestement influencée par l'homme.
Toutes les forêts anciennes ne sont pas primaires, elles sont dites secondaires quand elles sont régénérées depuis longtemps sur une forêt autrefois détruite, significativement modifiée ou exploitée par l'Homme.