Le soir descend rapidement sur Momijidani.
Les lucioles des lanternes s'allument.
La forêt se tait.
La rivière du ciel s'incline lentement vers la mer...
Et la mer se retire en longs rubans de miroirs.
Et le jour devient crépuscule
Au pied géant de la porte du ciel
Face au sanctuaire et face à la mer, entre le toit et la poutre de traverse de o-torii, les deux *hengaku 扁額 calligraphiés par le prince Taruhito Arisugawa (19ème siècle).
Maintenant le soleil est au ras de l'eau et le sanctuaire flambe dans une aura de poudre d'or.
Nous nous éloignons.
Difficile de détacher le regard de cette porte des kamis, immobile et muette, ouverte sur les mondes visibles et cachés, idéogramme des quatre dimensions aux rives du shintoïsme scellant un pacte entre homme et nature.
Un milan noir accompagne notre retour jusqu'au bateau, de son long vol plané et silencieux
Dans le ferry qui nous ramène vers Miyajimaguchi un groupe de russes parlent trop fort.
Nous resterons silencieuses dans le train jusqu'à Hiroshima.
Il faudra longtemps pour que l'empreinte de Miyajima s'estompe.
Ce soir nous mangeons des pommes de terre et des lamelles de boeuf, et un sashimi de poulpe crue au wasabi.
Une bière nous berce empourprant nos joues et nos fronts.
Le sommeil nous gagnera vite, juste après le bain très chaud...
Shintoïsme
La grande déesse du Soleil, Ōmikami (ou Ōkami) Amaterasu (天照)
Tablette de bois encadrée ou non sur laquelle est calligraphiée et gravée une phrase. (ou une sentence, un nom, un court poème...)
En général, le bois utilisé est du cèdre, du pin , du zelkova , du cyprès ou du bois de cannelle