En face du Genbaku Dôme, entre les deux bras (Hon et Motoyasu) du fleuve Ōta, le Parc du Mémorial de la Paix (appelé aussi Parc de la Paix) s'étend sur 12 hectares.
Il fut conçu entre 1950 et 2002 par l'architecte et urbaniste Kenzō Tange (1913-2005) afin de commémorer les victimes du bombardement de Hiroshima.
Situé dans le rayon de 500 mètres autour de l'épicentre de l'explosion, il a été construit en mémoire des victimes de la bombe A.
Une loi nommée "Loi sur la Construction de Hiroshima en tant que Ville-Mémorial de la Paix" fut votée par référendum le 6 août 1949.
145 propositions furent soumises et ce fut celle de Kenzō Tange qui fut retenue.
Les travaux de l'aménagement et de la construction du Parc commencèrent en 1950.
Le Parc, planté de cerisiers, de camphriers et de lauriers roses comprend de nombreux monuments : outre le Ganbaku Dôme, le Cénotaphe de la Paix et la Flamme de la Paix, il y a la Cloche de la Paix entourée de lotus, le Monument des Enfants et les millions de "grues" en origami dédié à Sadako Sasaki, le Tertre funéraire et le Mémorial national de la Paix pour les victimes de forme hélicoïdale inauguré en 2002, avec en son centre une fontaine horloge dont le socle est une verrière.
Au centre de l'esplanade, le Musée mémorial.
Chaque année, le 6 août, se déroule une cérémonie commémorative, dans le parc du Mémorial de la Paix.
Le premier ministre, le maire d'Hiroshima, des représentants survivants des victimes de la bombe atomique et des représentants de la société civile, prononcent des discours pour une paix perpétuelle.
A 8h15, une prière silencieuse est dédiée aux victimes.
Beaucoup de gens venus du monde entier participent à cette cérémonie.
Dans la soirée on dépose des lanternes sur la rivière Motoyasu. Les flammes placées dans ces lanternes sont appelées "les braises de la bombe atomique", et actuellement encore certaines flammes utilisées proviennent du feu des incendies provoqués par le bombardement, conservé par des particuliers.
Ces lanternes par centaines, contenant des messages écrits pour le repos des âmes des victimes ou pour souhaiter la paix descendent la rivière en dansant,
6 août 2013 :
68 ans après a catastrophe, envrion 50 000 japonais se sont rendus à la cérémonie de commémoration.
Depuis 2011 et l'accident nucléaire de Fukushima, le peuple japonais commence à douter de son choix énergétique...
En ce matin d'avril le parc du Mémorial de la Paix est rempli de fleurs. D'immenses massifs de tulipes rouges embrasent les pelouses.
L'air résonne du son profond, long, apaisant et mélancolique à la fois, de la cloche en bronze que les passants font régulièrement vibrer.
Les lotus qui l'entourent n'ont pas encore "mis" leurs larges feuilles.
Quelques allées plus loin c'est le Monument oblong des "enfants", entouré de ses millions de grues de papiers qui attirent les promeneurs et visiteurs.
Le Monument des Enfants est dédiée à Sadako Sasaki, fillette de 2 ans lors de l'explosion de la bombe, qui vivait alors à deux kilomètres de l'épicentre.
Alors que la plupart de ses voisins furent tués ou blessés, Sadako sembla être épargnée. Aucune blessure... visible.
Jusqu'en 1954 ce fut une petite fille comme les autres.
Bonne élève, enfance sans problème. Tout allait bien. Elle faisait même de la compétition de course à pied.
Mais, en 1954 tout bascula.
Après une course elle fut prise de vertiges. On crut à une fatigue passagère.
Mais les vertiges se multiplièrent. Emmenée à l'hôpital de la Croix Rouge on diagnostiqua une leucémie, le "mal de la bombe atomique".
Elle n'avait plus beaucoup de temps à vivre. Son souhait fut alors d'avoir son tout premeir kimono. Ses parents lui offrirent également un sac-pochette et des zori (sandales) traditionnels.
A l'hôpital, sous l'influence de sa compagne de chambre, Kiyo Okura, de deux ans son aînée, elle se mit à lire des romans et écrire à des correspondantes dans des magazines pour filles
L'hôpital de la Croix Rouge reçut alors du papier coloré et le distribua aux enfants pour qu'ils fassent des pliages (origamis).
On raconta alors à Sadako la "légende des 1000 grues".
Au Japon la grue est symbole de longévité. On raconte qu'elle peut vivre 1000 ans. En pliant du papier en forme de grues selon l'art de l'origami. ("ori", plier et "gami" papier) et en confectionnant une guirlande de 1000 grues (un senbazuru ou zenbazuru, せんばづる) on fait plaisir aux dieux et ceux-ci peuvent alors nous faire vivre 1000 fois 1000 ans...
Sadako se met alors à confectionner des grues de papier, avec tout le papier qu'elle put trouver.
On dit qu'elle en confectionna 644.
Elle mourut le 25 octobre 1955 à l'âge de douze ans.
Ses camarades classe terminèrent la guirlande.
Sadako Sasaki est devenue une héroïne et la grue en papier, "ori-tsuru", est un symbole de paix à travers le monde.
Chaque année, des millions de grues sont envoyées au Japon et déposées autour du Monument des Enfants érigé à la mémoire de Sadako Sasaki et des milliers d'enfants victimes de la bombe atomique d'Hiroshima .
Ce monument a été construit en utilisant l'argent provenant d'une campagne de collecte de fonds menée par les écoliers japonais, dont les camarades de classe de Sadako.
Le monument des Enfants (genbaku no ko no zōa - Statue des enfants de la Bombe Atomique) été inauguré le 5 mai 1958 (le 5 mai est le "jour des enfants" au Japon).
Tout en haut du monument une statue représente Sadako qui tient une grue dorée au bout de ses bras.
Sous le dôme du Monument un carillon fait d'une cloche et d'une grue dorée, que le vent agite et que l'on peut aussi faire sonner.
Ces deux objets ont été donnés par le lauréat du prix Nobel en physique Hideki Yukawa.
A la base du monument on peut y lire ces paroles gravées, écrites par les élèves de l'école que fréquentait Sadako:
これはぼくらの叫びです Ceci est notre cri.
これは私たちの祈りです Ceci est notre prière.
世界に平和をきずくための Pour construire la paix dans le monde
Le tertre funéraire de la Bombe-A est situé près de ce qui fut, à l'origine, le temple Jisen-ji.
Après l'explosion, des milliers de corps non identifiés, certains étant charriés par les rivières aux alentours, furent entassés près du temple, puis brûlés.
En juillet 1946, une petite chapelle put être installée grâce à des dons.
Le 5 août 1955, la ville de Hiroshima offrit à ces victimes de la bombe une sépulture plus décente que celle faite dix ans plus tôt dans l'urgence. Il fut alors décidé de rassembler sous ce tertre, cendres et ossements de victimes non identifées et non réclamées, dispersés aux quatre coins de la ville (environ 70 000).
Non loin du tertre funéraire, le monument à la mémoire des victimes coréennes... Il faut savoir que de nombreux coréens furent amenés de force pour travailler dans les usines japonaises, durant la seconde guerre mondiale. C’est pourquoi la bombe A fît de nombreuses victimes coréennes ce jour là (environ 10% des victimes de la bombe).
Le cénotaphe de la paix (平和公園慰霊碑, heiwa kōen ireihi ) fut inauguré en mars 1952.
Il devait initialement avoir la forme d'une cloche de bronze traditionnelle (un dōtaku) dessiné par un artiste américano-japonais.... mais la nationalité de ce dernier fit qu'on lui refusa le projet.
Finalement le cénotaphe fut conçu par Kenzo Tabe, et ce dernier conserva l'idée originale du projet.
Il s'inspira de la forme des *haniwa à savoir un U renversé.
La première arche du cénotaphe fut construite en béton mais, avec le temps il s'est détérioré. Le "haniwa" actuel, refait en 1985, est en granite.
L'ensemble, arche et flamme, est entouré d'eau afin que les âmes des victimes trouvent refuge selon la croyance shinto.
L'eau c'est aussi ce que les victimes demandaient. "A boire, à boire"...
Et puis il y eut la Pluie Noire.
Chargée de poussières hautement radioactives qui ont contaminé leshommes et la terre.
Sources : Mme Lavigne. Publié dans Education Musicale
Sous l'arche, un coffre abrite 59 livres : les noms des victimes de la bombe atomique y sont inscrits.
Chaque année, ce nombre est mis à jour à l'occasion des commémorations annuelles. On y ajoute les Hibakusha, les victimes irradiées, qui décèdent chaque année suite aux radiations.
En Août 2012, Le mémorial d'Hiroshima compte 280 959 noms.
Le 9 août 1945, à 11h02, une deuxième et dernière bombe nucléaire appelée "Fat Man" (au plutonium cette fois) a été lâchée sur Nagasaki, tuant, d'un seul coup, d'un seul, environ 70.000 personnes.
Entre 1945 et 1998,
2419 explosions nucléaires ont été menées, de par le monde
à titre expérimental...
Sadako and the Thousand Paper Crane
L'histoire de Sadako Sasaki est racontée par Eleanor Coerr dans le livre pour enfant Sadako
and the Thousand Paper Cranes, qui a été traduit dans de nombreuses langues pour être utilisé dans les écoles. Vous pourrez le
trouver en français sous le titre Les mille oiseaux de Sadako (Milan
poche).
Si vous décidez de fabriquer des grues, vous pouvez les envoyer directement au Japon, à cette adresse :
Peace Promotion Division
The City of Hiroshima
1-5 Nakajima-cho Naka-ku,
Hiroshima 730-0811 Japan
Origami "grue"
Les haniwa (埴輪, cylindres de terre cuite) sont des figurines funéraires japonaises. Elles figuraient une grande diversité de formes : personnages, animaux, maisons aux toits en "tonneaux", barques... On les a retrouvés sur de nombreuses tombes de la la période des kofun (III et VIe siècle) dans tout le Japon, mais plus particulièrement dans le Sud.
Les haniwa étaient placés au sommet du tumulus en cercle ou en quadrilatère. Ils faisaient obstacle au profane et au maléfique.
De plus, ils célèbraient sous une forme symbolique la cérémonie de passation du pouvoir spirituel (d’un souverain au suivant). En tant que témoins et
acteurs de la cérémonie, ils attestaient qu’elle avait été accomplie sur le site même et lui confèraient un caractère perpétuel.
Films :
"Hiroshima mon amour" (1959) - Alain RESNAIS (également "Nuit et Brouilard" - 1955)
"Pluie noire" (黒い雨 kuroi ame) de Shohei Imamura , film japonais , sorti en 1989.