Le mémorial des victimes de la bombe, concu par Kenzō Tange, disciple de Le Corbusier, a été inauguré en août 2002.
Il y a d'abord cette construction grise, hélicoidale, par laquelle on entrera.
Et, posée en son centre, cette verrière à la fois fontaine et pendule dont l'heure est immuablement fixée à 8h15.
Elle donne un jour bleuté à l'intérieur du hall du souvenir, juste en dessous.
Autour de l'horloge et de son heure à jamais inscrite dans la folie des hommes, les dévris de tuiles et de murs, extraits de la terre où fut creusée le mémorial, sous nos pieds.
Une ouverture. Deux murs arrondis qui nous guident.
On y entre sans s'en apercevoir, les pas attirés par la pente douce qui nous entraîne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, au coeur du mémorial.
Tout est silence.
Juste ce léger bruissement de l'eau...
La lumière est pénombre.
Veilleuses chaudes, et lumière bleutée, filtrée par l'eau de la fontaine horloge, descendant du plafond.
Au centre une autre fontaine fait écho à celle d'en haut.
Présence de l'eau. Encore.
Tout autour le spectacle d'Hiroshima détruite, fantômes gris, fresque suggérée et pourtant omniprésente, faite de 140 000 petites briquettes de terre cuite, 140 000 personnes mortes en ce 6 août 1945 à 8 heures et 15 minutes du matin.
Nous sommes à quelques mètres près, sous l'hypocentre.
Sous l'immense photographie d'Hiroshima détruite, le nom de tous les quartiers qui existaient alors.
Plus ils sont inscrits vers le bas, plus il étaient près de l'hypocentre de l'explosion.
La fontaine bleu-vert, presque fluorescente, éclairée de l'intérieur, au centre est encore une horloge épurée.
Là encore il est 8 h 15
Au deuxième sous-sol : l'espace du souvenir.
Les noms et photographies de victimes défilent sur des écrans.
C'est ici aussi que l'on peut retrouver tous les renseignements conservés sur chacune des victimes.
Nous remontons lentement la rampe jusqu'au premier sous-sol.
Ici, dans la salle "d'expostion des informations", un film de quelques minutes présente le mémorial. Mais surtout sont ici entreposés les témoignages personnels et les matériaux historiques concernant les effets de la bombe atomique.
Enfin, la salle de "consultation des témoignages" permet d'aller plus loin, de lire ou de viusonner et d'approfondir les quelques cent mille récits et témoignages, les films et photos de l'époque.
Ainsi l'on peut désormais remonter dans le temps et retrouver la trace de sa famille perdue grâce à cette banque de données qui s'enrichit d'années en années.
> video de présentation du Mémorial (japonais)